Kuei Jin
Philosophie

Le Cri du Tigre Diable

[Kindred of the East (2900)]

Tigre Diable
Histoire du Dharma

    Les tigre-diables sont la première expression cohérente des sentiments des kuei-jin après la chute du Mont Meru (métaphore classique de la malédiction). Le Discours sur l’Iniquité et Le Feu Vertueux apparurent longtemps avant le « départ » du Grand Arhat (Xue, celui qui a établi les préceptes des cinq Dharmas), au moins deux siècles avant le Ki Chuan.
    La brève formation de l’Empire des Démon-Guerriers a tourné court grâce aux Cinq Empereurs. Ces êtres purent supprimer toute tentative d’établissement d’un gouvernement après la chute de Meru, mais le sentiment sous-jascent au mouvement des Démon-Guerriers a survécu.
    Peu après la fondation des cours par les Empereurs, les premiers théologistes Kuei-jin apparurent. La plupart des premières pensées religieuses reflétaient la philosophie des Démon-Guerriers. Même si ces premiers croyants cherchaient tous à étreindre leur nouvelle condition dans l’ordre céleste, il y avait beaucoup de désaccords entre « la fin et les moyens ». Des dissensions à propos des problèmes de doctrine commencèrent parmi ces kuei-jin.
    En réponse, les Cinq Empereurs accordèrent la reconnaissance des Hérons Majestueux. Ce fût le premier Dharma inspiré par la philosophie des Tigre-Diables en pleine formation. Les Hérons trouvant trop risqué de laisser tant de place au démon (P’o), les Tigres cherchant à la fois à le connaître et à s’en faire un allié (si vous bridez continuellement un chien, la première fois où il n’aura pas sa muselière, il est évident qu’il cherchera à mordre). Equilibrant le Yin par le Yang, les Empereurs se servirent des Hérons pour éradiquer les églises des démons célestes. Ce processus définit le concept de Dharma et établit le système des cinq directions Dharmiques. Il fût interdit aux Démon Célestes de faire un culte de leur croyance mais le Dharma est resté et a prospéré. Les soldats des Démons Célestes soutiennent les cours à leur manière et les Tigres Cramoisis (les plus extrêmes des Tigres) provoquent la fin des royaumes devenus malades. Les Tigre-Diables démonologistes, pour leur part, apprennent les coutumes des esprits et enseignent à leur camarades Tigres les manières correspondant au nouveau statut des Tigres.

Un Mot de « Feu Divin », Bodhisattva Tigre-Diable

    Tel des enfants irresponsables, les Wan Xian trahirent leur poste. Comme de jeunes écoliers en faute, ils furent sévèrement punis. Parce qu'ils avaient volé le souffle de la vertue, leur propre souffle leur fut pris. Parce que les Wan Xian choisirent de suivre la voie de l'iniquité, il fut déterminé que seuls les injustes joindraient leur rang. Puisqu'ils étaient si savant dans le péché et l'abus de pouvoir, l'office des punitions fut mise dans leurs mains. Puisqu'ils ne connaissaient que le diabolisme, il fut décrété que leur diabolisme leur apporterait la redemption.
    « Vous êtes des Démons du Paradis. Comportez-vous d'une facon digne, soyez élégant dans votre mal. Vous injuriez la dignité de votre travail en sombrant dans les petits péchés. »

Principes

1 - Chevauche le Démon plutôt que de le laisser te chevaucher.

2 - Réjouis-toi des feux de la chair et des passions de l'âme.

3 - Apprend aux autres à connaître la joie dans la douleur.

4 - Foule ta peur aux pieds et encourage les autres à en faire autant.

5 - N'hésite pas, agis.

6 - Cherche les braises les plus rouges qui soit et alimente-les jusqu'à ce qu'elles se transforment en brasier.

7 - Médite sur la lueur de la passion, le clair-obscur qui la suit et les ténèbres qui viennent après.

8 - Montre toi cultivé dans tes passions et magnifique dans la mal. N'importe quel imbécile peut se comporter en dément, mais il faut il faut connaître la vrai sagesse pour devenir un veritable démon.

Voie Rivale

Héron majestueux : La loi est une entrave. Je vais te l'arracher et je te ferais saigner.

Chant de l'Ombre : froids comme le marbre il suffit de les frapper fort pour qu'ils se brisent.

Milles Murmures : passer d'une existence a une autre est un moyen admirable mais lâche d'apprendre le Dharma. Cherches-tu à étudier la création ou à t'en cacher ?

Dragon Exalté : Dans le haut-fourneau de la passion, la ligne qui sépare la vie et la mort n'est plus que cendres.

Caïnites : Oh, arrête de te plaindre ! Tu aime ce que tu es, alors il est temps de l'admettre et de continuer à vivre normalement.

 

Signes et Symboles Favorables

tigres, orages, éclairs, incendies importants et lotus en feu (souvent représentés par une bougie flottante en forme de fleur)

Affiliations

le feu, le chiffre 2, la couleur rouge et la direction du sud

Faiblesse

    Les Tigres Diables sont impulsifs et un peu trop rapides a provoquer la douleur. La subtilité n'est pas le point fort de ce Dharma. Maintenant que le Sixième Age est proche, les Tigres sont près a s'emparer du monde, et cela ne leur inspire aucune modestie.

Philosophie des Tigre-Diables

    En son cœur, le Dharma du Tigre-diable reconnaît trois impératifs : la passion, la douleur, la vertue.
    La parabole de Xue et du mantra de la douleur, dans les Sutras Sanglants, illustre le noyau de cette croyance, clairement et poétiquement. Elle relate que Xue, déchiré par l’angoisse et la haine de lui-même à la chute du mont Meru, erra parmi les ruines en flamme, des larmes de sang lui coulant des yeux. Il arrache des orties, les écrase en les répartissant sur son corps jusqu’à ce que ses doigts soient trop gonflés pour pouvoir tenir les tiges. Son écœurement de lui-même encore insatisfait, il commença à s’entailler les veines à coup de couteau. A l’apogée de sa haine de lui, Xue enfonça le couteau dans son visage. Avec ses doigts gonflés et sa lame tranchante, le grand Arhat cherchait à effacer son identité, pour que le visage divin ne puisse plus le voir et connaître sa disgrâce. Comme il lançait les morceaux de chair dans les flammes, le « dên » vint à Xue,comme une ouverture dans une piéces sombre, et l’Arhat fût illuminé.

• PASSION : Au moment de son illumination, Xue était un être de feu et de passion. De même les kuei-jins ne prennent pas le « chemin de retour » grâce à leur profonde éducation dans l’amour de la modération céleste. Ils reviennent du Yomi grâce à leur talents de démon. Les kuei-jin se lèvent de leur tombes en tant que démon, et les Démons Divins pensent qu’ils doivent embrasser leur nature complètement. « Faire autrement, dirait un Tigre-Diable, c’est s’enfoncer dans le mensonge. Les Gui-Ren ne sont pas les 10.000 Immortels, l’échec de leurs ancêtres à rester attachés aux vertus célestes leur a enlevé ce titre à tout jamais. »
« Nous sommes les 10.000 esprits mauvais, diraient-ils, nous sommes des créatures de passion brûlante ! ». Telle est la croyance centrale des Tigre-Diables : enlacer leur nouvelle nature complètement. Le P’o conduit le kuei-jin comme le cœur conduit les humains. Le P’o aime, hait , convoite et désire avec une intensité inébranlable par les valeurs morales. Les Gui-ren peuvent harnacher cette source de puissance, ou passer leur existence à l’emmurer. Pour les Tigre-Diables le choix est évident.
    Un kuei-jin ne doit pas être dominé par son P’o, car sans contrôle, le P’o n’est qu’un monstre sans cervelle, incapable de distinguer le désir de la vertu. Si un humain peut vivre en reniant ses instincts, un Guan-Ren ne peut vivre dans le reniement de son P’o sans effets négatifs. Ainsi, ce que les autres Dharmas cherchent à rationaliser et à abjurer, les Tigre-diables l’enlacent et l’harnachent.
    Un Tigre-Diable modèle vivra chaque jour à fond, comme si c’était son dernier. Un Tigre-Diable illuminé, comme un animal, ne fait qu’une chose à la fois. Quand il baise, il ne pense qu’au sexe, quand il tue, il ne connaît plus que le plaisir de la lutte. Ils sont d’humeur changeante, violents et imprégnés d’une assurance animale si forte qu’il leur est parfois difficile de passer inaperçus parmi les humains.
    Tel est le « pacte » établis avec le P’o : Le Hun accepte son frère primitif, il ressentira les passions de l’âme animale, et s’en divertira. En échange, le P’o fait ce que le Hun lui ordonne sans rechigner, car le Hun est un planificateur et qu’il connaît des voies menant à la gratification dont le P’o ne pourrait rêver.
Alors que le Cri du Tigre-Diable est le plus facilement compris et le plus primitif des Dharmas, il est également le plus difficile. Un Démon du Paradis prospère ou échoue par la force de son P’o, et s’incliner devant les demandes du P’o, c’est accepter un instant d’aveuglement.
    Le P’o doit être à jamais l’esclave de la volonté, harnachant le pouvoir sombre de l’âme animale et s’amusant des désirs tumultueux et violents de l’âme inférieure, sans compromettre le programme vertueux du Hun. Cela ne tient qu’à un fil, beaucoup de Kuei-jin n’y arrivent pas, devenant chih-mei, étant détruits ou changent pour des Dharmas plus calmes. Ceux qui réussissent deviennent des tempêtes d’apparence humaine, incarnant des démons dont les passions, disent-ils, brilleront d’un éclat suffisant pour brûler le monde en cendres avant l’arrivée de l’âge du désepoir. Tout comme Xue fût « élevé » par son angoisse quand il s’arrachait les chairs du crâne, de même les démons Célestes sont « élevés » par l’intensité de leur propre passions. Tout comme la porte de l’illumination fût ouverte à Xue, de même elle le sera pour tous ceux qui suivront ses traces.

• DOULEUR : « L’agonie apporta l’illumination à Xue, pas une simple douleur, mais la terrible angoisse de savoir que le Ciel avait retiré ses faveurs à son peuple. Marchant dans le Mont Meru déchu, il sut que les Wan-Xian avaient commis un pêcher si grand que leur propre souffle leur fût retiré, les lassant dépérir comme rien de plus que de simple cadavres ambulants. Son monde en ruine, la gloire des Immortels tombée en cendres, sa propre vilenie à la surface de son cœur, Xue pût voir clairement la situation pour la première fois. ». De même, la première perception de leur situation par les Tigre-Diables admet clairement les agonies du Yomi, brillament éclairées par les tourments des 1000 Enfers.
    Les Démons Célestes s’expulsent du Yomi comme des nuages de tempête, mais ils savent que le laisser-aller n’est jamais loin. Les Wan-Xian sont devenus corrompus et avides pendant que leur ennemis mortels, les Rois Yama, gagnaient encore en puissance. Parallèlement, malgré cet état éminemment critique, l’état naturel des Gui-Ren est celui de la lassitude du rythme de leur vie mortelle. Pour combattre ce laisser-aller, les démons célestes cherchent à rester éveillés par des souvenirs de leur passage dans le Yomi. « Rien ne vaut un petit séjour dans la bouche du Yomi ! », est le cri traditionnel des maîtres frappant les disciples léthargiques pour les sortir du lit.
    Bien qu’il puisse se terrer dans son dên, pendant qu’il recouvre des blessures d’une bataille perdue, un Tigre illuminé ne se reposera pas sur ses lauriers. La paresse est la porte ouverte à la suffisance, et, au final, à la décadence et au déclin. Seule la douleur peut repousser cette torpeur cherchant à empiéter toujours plus. L’agonie est un brûlant souvenir des tourments des 1000 Enfers, et un cri de réveil pour ceux dont l’attention à commencé à dériver vers l’auto-gratification. De cela les Tigre-Diables sont sûrs.
    En effet, les Tigre-Diables sont de véritables missionnaires de la douleur. Autour d’eux ils ne voient qu’un monde assoupis et décadent. Les Tigre-Diables cherchent à amener la douleur non seulement à eux, mais aussi à ceux qui les entourent.
    Les Tigre-Diables ne sont pas de simples sadiques couturés de cicatrices. Une simple punition physique à sa place, un excès d’indulgence dans les arts primitifs de l’agonie ne sert pas seulement le P’o, mais elle est spirituellement limitante. Xue n’a pas été illuminé par une jambe cassée ou une blessure de combat, mais par la disgrâce et la destruction de sa race d’Immortels. De même, le... [section inachevée]


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